Le PIB du Maroc, à l’instar de celui des pays qualifiés d’« émergents », a connu une croissance remarquable depuis 2002, passant de 445 milliards de dirhams en 2002 à plus de 888 milliards en 2013. Néanmoins, le modèle de croissance marocain, fortement consommateur de produits importés, a entraîné une aggravation du déficit de la balance commerciale des biens et services du Royaume, à 117 milliards de dirhams, présentant plusieurs caractéristiques :
une aggravation non seulement en valeur absolue mais aussi en poids relatif, le déficit, de 3% du PIB en 2003, ayant atteint 14,2% du PIB en 2012 ;un déficit plus prononcé que dans d’autres pays émergents Benchmark. En 2012, il représente 14,2% du PIB contre 5,1% en Turquie, 11% en Tunisie, 8% en Inde, 1% au Brésil et le solde commercial est à l’inverse excédentaire au Chili un déficit essentiellement dû, hors combustibles et hors OCP, au secteur secondaire, traduisant une insuffisante industrialisation du pays au regard de ses besoins : le secteur secondaire représente 60% du déficit vs 25% du PIB.
Le déficit commercial du Maroc est le symptôme de la difficulté de l’offre marocaine, en particulier industrielle, à se positionner avec succès sur ses marchés, tant au niveau domestique qu’au niveau international, posant le problème de la compétitivité de l’offre marocaine.
Sur le marché domestique, la demande intérieure de biens et services est en effet couverte de manière croissante par les importations, au détriment de la production locale qui croît moins rapidement. Ainsi, le taux de couverture de la demande intérieure par les importations est passé de 32% en 2002 à 45% en 2012.
Sur le marché international, on constate non seulement une relative faiblesse de notre part de marché mondiale (0,2% en 2012 pour les biens et services), mais surtout une stagnation sur 10 ans (0% de croissance), voire une baisse en ne prenant en compte que les échanges de biens (-0,8%). Ce qui signifie que l’offre marocaine n’a pas su pleinement tirer profit de la croissance des échanges mondiaux, à l’instar de pays tels que la Turquie (+0,25%) ou le Brésil (+0,38%) .
Cet état de fait est en partie dû à la faiblesse des échanges intra régionaux et à une diversification relativement faible des partenaires commerciaux : en 2012, 58% des exportations marocaines sont à destination de l’Union Européenne, zone ayant connu une croissance économique limitée ces dernières années. Mais la stagnation des parts de marché internationales du Maroc s’explique surtout par la fragilité du positionnement de l’offre marocaine à l’export : l’offre export est peu diversifiée (38 familles de produits représentent 80% de nos exportations en 2011, contre 99 pour la Tunisie et 145 pour la Turquie) et principalement positionnée sur des produits à faible valeur ajoutée, segments sur lesquels la compétitivité-prix est déterminante.
Or l’analyse comparative de la compétitivité-prix de l’offre Maroc sur quelques catégories représentatives de produits montre que le Maroc est généralement moins compétitif sur les prix que les pays comparables les plus performants : le différentiel de prix à l’export entre le produit marocain et le produit du pays concurrent le plus compétitif peut aller de 10% à 98% selon les produits et les secteurs considérés ce constat est à nuancer par l’absence de disponibilité de l’information détaillée sur les positionnements qualité respectifs.
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