mercredi 6 juillet 2016

les fondements théoriques et objectifs de la politique monétaire.

Après avoir longtemps joué un rôle secondaire, la politique monétaire est devenue, au cours des dernières décennies, un moyen prépondérant de la régulation macroéconomique des pays développés.  
Dans ce cadre, la politique monétaire regroupe toutes les actions visant à influencer l’évolution de l’économie, à  modifier le comportement des agents par l’intermédiaire de variables de quantité ou de coût.  

Ainsi, la quantité de monnaie en circulation dans une économie ne doit être ni trop faible car les agents économiques seront alors obligés de limiter leurs activités économiques, ni trop abondante car elle mettrait à la disposition de  ces mêmes agents un pouvoir d’achat bien supérieur à la quantité de bien disponibles, ce qui pourrait provoquer une hausse des prix (inflation). 

Donc, comment la politique monétaire peut-elle contribuer à atteindre les objectifs de la politique économique ? Quels sont les instruments de la politique monétaire ?

 les fondements théoriques de la politique monétaire. 


Les fondements théoriques de la politique monétaire constituent le sujet d'âpres débats. Le plus important est celui qui oppose « monétaristes » et «keynésiens». 
    
 Il s'agit d'une opposition fondamentale entre deux analyses des phénomènes monétaires. L'une, celle des monétaristes, peut être qualifiée d'analyse par les encaisses. L'autre, celle des keynésiens, est une autre analyse par le revenu. Nous présentons brièvement l'une et l'autre en relevant chaque fois les implications pour la politique monétaire. 

1- L’approche monétarisme : 


L'analyse par les encaisses repose sur une relation exprimant la quantité de monnaie en circulation à un moment donné comme le montant des encaisses que les agents souhaitent détenir à ce moment. L'équation des échanges de Fisher est de ce type, de même que celle proposée par Pigou quelques années plus tard à Cambridge, acceptée par Keynes dans son Essai sur la reforme monétaire  en 1923, mais réfutée par lui dans son Traite de la monnaie en 1930. L'équation utilisée par Friedman en 1956, bien que plus élaborée et dotée de fondements microéconomiques plus explicites, n'est en réalité guère différente. 

Selon Milton Friedman l’inflation est un phénomène monétaire (trouve sa source de la création monétaire) : 
A court terme : la monnaie peut avoir des effets sur l’économie réelle. 
A long terme : les variations de la masse monétaire n’ont d’effet que sur le niveau général des prix. La demande de la monnaie : 
La demande de monnaie selon Friedman, dépend de trois variables :

 Le revenu permanent. 
 Le niveau général des prix. 
 Le rendement des actifs financiers (spéculation).     

2- L’approche des keynésiens 

     Selon Keynes ce n'est point la demande d'encaisse des ménages qui détermine la demande globale de la monnaie, mais la demande de crédit des entreprises. Or cette demande de crédit s'explique essentiellement par les besoins de financement de l'économie. 

Cependant, les besoins de financement de l'économie sont déterminés, en fonction des prix des facteurs de production et des produits, par le niveau du revenu global que la communauté envisagée souhaite atteindre, en restant dans la limite des possibilités offertes par la quantité de main d'œuvre existante. Ce revenu global désiré est lui-même, selon Keynes, le revenu global visé par les anticipations des entreprises. Ces anticipations sont enfin « hautes» ou « baisses » selon que le revenu propre des entreprises, qui est une fraction (souvent appelée profit) du revenu global réalisé précédemment, est élevé ou non. 

 Objectifs et instruments de la politique monétaire : 

La politique monétaire est l'un des principaux instruments dont disposent les responsables d'un pays. Définir une politique monétaire est une obligation pour tout pays, car la production de moyens de paiement, c'est-à-dire la création monétaire, ne peut être laissée à la seule initiative des agents privés. 

Définition de la politique monétaire : 

La politique monétaire consiste à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l'économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie. 
La politique monétaire est un ensemble de mesures, délibérées des autorités monétaires, visant à contrôler l'offre de monnaie et les taux d'intérêt pour rétablir un équilibre de plein emploi, et/ou assurer une croissance non inflationniste et un taux de change stable. Elle comprend ainsi les politiques de crédit et la politique de change. Elle est expansionniste quand.
Les objectifs de la politique monétaire 

1- Les objectifs finaux de la politique monétaire 

Il existe de très nombreux objectifs mais on résume souvent les 4 principaux à l’aide d’une représentation graphique appelée « carré magique » et due à l’économiste britannique Nicholas Kaldor. Ces 4 objectifs sont l’emploi, la croissance, la stabilité des prix et l’équilibre extérieur. 

- La croissance économique : 
 Il s'agit de stimuler le développement de la production et du revenu national considéré comme le garant d'une amélioration du bien - être des individus. 

C'est aussi le passage d'un niveau bas à un niveau supérieur de production. 

Cet objectif dont l'importance s'est accrue au cours de ces dernières années, peut se définir comme un taux d'accroissement satisfaisant du produit national réel, exprimé globalement ou par habitant.   

- Le plein emploi : 
Il s'agit d'utiliser tous les facteurs de production disponibles, c’est à dire, de les affecter à l'emploi pour lequel ils ont la plus forte productivité.  
- La stabilité des prix : 
 La stabilité des prix vise essentiellement à éviter aussi bien une forte inflation qu’une déflation, les deux n’étant pas souhaitables.  
Cet objectif se définit comme le maintien de la stabilité des prix, habituellement mesuré par l'indice des prix de détail. La lutte de l'inflation n'apparaît alors comme un objectif que dans la mesure où elle conditionne aussi l'équilibre des échanges extérieurs. 
- L’équilibre extérieur :  
Il s'agit d'équilibrer les entrées et les sorties de biens, services, des revenus et capitaux. A court terme, l'objectif est essentiellement le maintien d'un niveau « satisfaisant » de réserves de change (or et divises) ; En revanche, à long terme, l'objectif peut prendre des formes diverses, telles que l'augmentation des exportations, un surplus déterminé de la balance des paiements globale ou en compte courant, ou encore une modification de la structure régionale des exportations. 

2- Les objectifs intermédiaires de la politique monétaire : 

 La politique monétaire ne peut pas agir directement sur les objectifs finaux de la politique monétaire. Elle peut agir efficacement sur certaines variables de l’économie qu’elles mêmes influencent les objectifs de croissance et de stabilité des prix. Ces variables comme la masse monétaire par exemple sont appelées des « objectifs intermédiaires ». Les autorités monétaires se fixent des objectifs intermédiaires sur lesquelles elles exercent une influence directe.  

Ces objectifs intermédiaires sont les objectifs quantitatifs, les objectifs du taux d’intérêt et les objectifs de change.  

- Les objectifs quantitatifs :  Ils portent sur l’évolution de la masse monétaire en circulation dans l’économie. L’objectif consiste pour les autorités à fixer un taux de croissance annuelle optimale de la masse monétaire.  

En effet, il faut que la croissance de la masse monétaire soit égale au taux de croissance de l’économie réelle pour éviter toute tension inflationniste. 

- Les objectifs du taux d’intérêt :

Amènent les autorités monétaires à fixer un niveau souhaitable pour les taux d'intérêt. Elles ne peuvent pas évidement déterminer un taux précis car ce sont les mécanismes de marché (le marché monétaire) qui décident, selon le jeu de l'offre et de la demande de monnaie et du niveau des taux.  

Comme la banque centrale est un acteur très important sur le marché monétaire, son action permet cependant d’orienter le taux d’intérêt selon les objectifs de la politique monétaire, si l’objectifs est de favoriser l’épargne des ménages, elles cherchent alors à relever le taux d’intérêt, par contre un objectif de taux d’intérêt faible doit conduire à stimuler la croissance et l’investissement.   
- Les objectifs du taux de change : 

Le taux de change exprime la valeur de la monnaie nationale par rapport à une monnaie étrangère.
Dans des économies ouvertes, la stabilité des taux de change est devenue un objectif intermédiaire fondamental. Il s’agit de trouver le taux de change d’équilibre, ce qui n’est jamais aisé :  

- Un taux de change faible favorise les exportations car les produits nationaux seront à bon prix sur le marché international mais il est source de tension inflationniste.
-  Un taux de change élevé diminue la compétitivité des entreprises par rapport aux entreprises étrangères, mais il permet de réduire les tensions inflationnistes. 

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