Introduction
L’environnement économique international est caractérisé de
plus en plus par une concurrence acharnée entre les acteurs économiques. Les
entreprises innovent et la finance suit pour satisfaire les besoins des
investisseurs, d’où l’émergence d’une dynamique de l’économie financière sans
frontières.
Cependant, ces différentes mutations financières ont été la
cause de l’essor des crises financières. Le monde a connu différentes crises
financières de natures et conséquences différentes, depuis la crise de tulipomanie
jusqu’à la crise des subprimes.
Le monde a été exposé en 2007 – 2008 à la plus sévère crise financière qu’il a connu depuis des décennies. Cette
crise affecte les familles et les communautés à travers le monde. Cette
paralysie du système financier mondiale appelle, à une multiplication des
efforts nationaux et internationaux en vue de rétablir la stabilité, la
confiance et la croissance économique. Bien que la crise ait été déclenchée par
des événements qui se sont produits sur le marché immobilier aux Etats-Unis,
elle constitue un sérieux revers pour l’économie mondiale.
Le Maroc n’a pas été épargné par les effets de la crise, son
économie à également été frappé par les conséquences de cette crise.
Quelles sont alors les causes et les conséquences de cette
crise ?
Notion de Crise financière.
Définir, de façon abstraite, ce qu'est une crise financière
n'est ni aisé ni pédagogique. En premier lieu, les crises ne sont pas
circonscrites à un seul domaine de la finance, mais peuvent en frapper
plusieurs : le marché des actions, des obligations, du crédit, des changes, de
l'immobilier...
La crise ne se reproduit donc jamais tout à fait à
l’identique. Phénomène économique matérialisé par un dysfonctionnement
des marchés de capitaux dû principalement à des prises de risques mal
maîtrisées, à la dégradation de la solvabilité de certains
emprunteurs publics ou privés et/ou aux comportements spéculatifs de certains
opérateurs
Typologie des crises financières.
Ø Crises bancaires :
Une crise bancaire est une situation dans laquelle
les banques ont une situation financière très dégradée : elles
doivent rembourser des créanciers, mais n’ont pas à leur disposition immédiate
l’argent disponible pour le faire.
Ø Crise boursière :
C’est une
crise de l'ensemble des valeurs boursières, qui se déclenche par un manque de
confiance de la part des investisseurs. La chute des cours est alors rapide et
forte.
Ø Crise de change :
Il est
considéré qu’une monnaie connaît une crise de change, notamment lorsque sa
valeur exprimée dans une autre monnaie subit une dépréciation, au cours d'une
année, supérieure à un certain seuil
La crise financière de 2008 : Origines et conséquences.
La crise
financière actuelle qui frappe le monde depuis 2008 est la plus grave de tous
les temps. Dévastatrice dans ses effets, ses conséquences ont été ressenties
partout dans le monde. D'abord financière, cette crise s'est muée en crise
économique avec des faillites de sociétés qui n’opèrent pas dans la sphère
financière et sociale avec une augmentation dans presque tous les pays du taux
de chômage par le jeu des interconnexions entre ces différentes sphères.
Encore
trois années plus tard, elle reste un sujet de préoccupation pour les
gouvernements des plus grands pays capitalistes, à l'instar de L'Irlande
et de la Grèce qui, sont actuellement sur le point de se voir
administrer par des pans d'aide de plusieurs milliards d'euros avec à la clé,
des plans de rigueur stricts et impopulaires. Le Portugal, l’Espagne
et l’Italie sont probablement tes prochaines victimes qui
solliciteraient ces aides. Toutefois, la question cruciale qui se pose est
comment en est-on arrivé ?
Les origines de la crise de 2008.
Pour
comprendre cette crise financière économique et budgétaire, il convient de
remonter à ses origines. Et comme dans la plus part des cas les crises d'ordre
planétaire ont souvent ou presque toujours leur épicentre aux Etats-Unis, lieu
où la crise des subprimes qui à l’origine, devait être une simple crise américaine,
est devenue une crise planétaire.
I.1. Les origines immédiates de la crise.
La crise
financière 2008 a été préparée bien avant cette date, depuis la fin des années
1990. En effet, en 1999 est introduit aux USA le Financial Services
ModernizationAct, loi destinée à dynamiser les activités financières notamment
des banques, qui a du coup supprimé certaines dispositions du Glass-Steagall
Act de 1933. Au nombre de ces dispositions abrogées, l'interdiction faite
aux banques de combiner activités de dépôt et d'investissement qui a suivi le
krach boursier de 1929.
Avec
cette disposition, plusieurs banques ont repris les deux métiers mélangeant
d'une part les activités de prêts et de dépôts, et d'autre part, Les opérations
sur titres et valeurs mobilières.
Aussi,
après les attentats du 11 Septembre 2001 et la menace d'une récession de l'économie
américaine, la Fed (Réserve Fédérale) baisse le taux directeur afin de
favoriser les crédits. Le gouvernement américain va donc susciter une relance
de l’économie par la demande; demande elle-même drainée par des crédits
accordés aux ménages.
La
déréglementation bancaire et financière combinée à cette politique monétaire
très accommodante vont donc jouer un rôle très important dans la formation de la
bulle sur les prix immobiliers aux Etats-Unis : c’est l’éclatement de la «
bulle financière »
Le dégonflement de la bulle immobilière aux Etats-Unis : La crise
des subprimes.
Ø
L’expansion des crédits subprimes.
La cause essentielle de cette crise provient
en effet de l’extraordinaire variabilité de la politique monétaire américaine
au cours des années récentes. Or, celle-ci est bien évidemment décidée par des
autorités publiques et non déterminée par le marché. C’est ainsi que la Fed est
passée d’un taux d’intérêt de 6,5 % en 2000 à un taux de 1,75 % fin 2001 et 1 %
en 2003. Il y eut ensuite une lente remontée à partir de 2004 jusqu’à atteindre
4,5 % en 2006. Pendant toute la période de bas taux d’intérêt et de crédit
facile, le monde a été submergé de liquidités. Afin de profiter de cette
magnifique occasion de profits faciles, les établissements financiers ont
accordé des crédits hypothécaires à des emprunteurs à risques et aux ménages à
revenus modestes. En plus, ces prêts sont accordés la plupart du temps à des
taux variables, lesquels sont bas au départ et augmentent avec le temps. On
remarque dés lors, un net accroissement des prêts à taux variables passant de 1
à 13% pendant que les prêts à taux fixes ont chuté de 41 à 26 %[1].
Cet
accroissement des crédits est encouragé par une large utilisation de la
titrisation qui permet de disséminer le risque de défaut des paiements et la
montée continue des prix de l’immobilier. Ainsi, les défaillances des
emprunteurs n’ont pas inquiétés les prêteurs, au contraire, il permet aux
emprunteurs de creuser leur dettes au fur et à mesure que le prix de
l’immobilier augmente, sur le marché. Et puisque les prix de l’immobilier ne
cessent d’augmenter, les crédits hypothécaires connaissent une expansion
extraordinaire et rapide.
La crise de confiance : crise de liquidité sur le marché
interbancaire.
La vague
de défauts de paiement qui submerge les emprunteurs tient en première ligne les
banques. Le problème est qu’au bout de quelques années, de nombreux ménages
souscripteurs de crédits subprimes se
sont retrouvés en défaut de paiement, incapables de faire face à l’augmentation
brutale de leurs remboursements.
La
dégradation de la qualité des produits financiers, notamment ceux adossées aux
créances surprimes a travers la titrisation. Les titres associés à ces crédits
ont donc très rapidement perdu de leur valeur. C’est à ce moment que les
produits financiers complexes dont faisaient partie les titres adossés aux
crédits subprime sont révélé leur caractère toxique. Les banques n’ayant
plus confiance dans les produits financiers disponibles sur le marché, elles
ont stoppé leurs transactions. Une gigantesque paralysie financière a eu lieu,
initiée par une crise de liquidité sur le marché interbancaire en juillet 2007.
En conséquence, de grands établissements bancaires se sont retrouvés en
situation de faillite ou de quasi-faillite.
Les facteurs structurels de la crise.
A côté
des subprimes, l’utilisation dans des propagations hors normes et volumes
considérable des produits dérivés a été d’un poids énorme dans le déclenchement
de la crise.
Toutefois.,
les non remboursements et les défauts de paiements n’auraient pas pu entraîner
toute la finance mondiale dans l’abîme si ces prêts n'avaient pas été disséminés dans tous les marchés des capitaux
à travers les produits financiers, dérivés et la titrisation.
La crise
immobilière s’est donc propagée dans la sphère financière par le canal de la titrisation.
En effet, la titrisation est une opération financière qui consiste à transformer
des prêts bancaires (actifs, crédits bancaires dont ceux des Subprimes, …) en
titres facilement négociables sur les marchés financiers.
Cette
pratique présentait le triple avantage d’être très rémunératrice pour les banques,
de réduire pour elles les risques liés aux crédits immobiliers et de disperser
ces risques à travers le système financier. La titrisation permet alors de
sortir ces prêts du bilan des banques et donc de pouvoir continuer à prêter
plus qu’elles n’en ont théoriquement le droit. Car les banques se trouve
limitée dans sa capacité de prêt, car une banque doit posséder 8% de réserve «
fonds propres ».
Ainsi,
le risque de défaut de paiement est partagé entre de nombreux créanciers .Du
fait de l’interconnexion financière mondiale, les titres liés aux crédits subprimes
sont été accumulés dans toutes les banques et sur tous les marchés financiers
de la planète.
Effet de contagion internationale.
La diffusion internationale des crises est vue en grande
partie comme le résultat de la globalisation financière. Ce phénomène dit « de
contagion internationale » peut être illustré par l’exemple suivant : Lorsque A
emprunte auprès du B, qui lui-même a emprunté auprès du C, alors la défaillance
de A se reproduit sur B puis sur C et ainsi de suite. Autrement dit, la
contagion internationale des crises financières est la transmission de chocs
d'un pays appelé « groundzero » vers un autre pays qui en subi les conséquences
à son tour.
La
contagion est devenue l’un des caractères les plus curieux et les plus
marquants des crises financières, en imposant des menaces à la croissance et à
la stabilité des relations internationales.
Définition de la contagion.
Calvo et Reihnart, (1996) analysent
la contagion comme « la transmission
d’une crise à un pays particulier à cause de son interdépendance réelle et
financière avec le(s) pays déjà en crise »
Selon, Eichengreen et (1996) définissent la contagion comme « un effet systémique sur la probabilité d’une
attaque spéculative provenant d’attaques sur d’autres monnaies, et qui est de
ce fait un effet additionnel à ceux des fondamentaux domestiques »
Park et Song (2001) déterminent la
contagion comme « la propagation des
troubles financiers d’un pays à un autre. Elle est observée à travers le
Co-mouvement excessif des variables financières (telles que les taux de change,
les cours boursiers et les taux d’intérêt) d’un groupe de pays pendant une
crise financier ».
Les type de contagion.
On distingue deux types de contagion
à savoir la contagion pure et la contagion fondamentale.
ü
La contagion pure
Masson donne trois explications de la contagion pure
:
La première est celle des modèles
de « wake-up-call » qui sont une alternative au modèle de Masson (1999a). Une
crise dans le reste du monde n’est qu’un signal d’alarme (wake-up-call) qui
conduit les marchés financiers à réexaminer les données fondamentales d’autres
pays.
La deuxième explication est
analyse le rôle de l’asymétrie d’information et de l’hétérogénéité des
investisseurs face à une crise dans le reste du monde.
La troisième explication est
donnée à travers le facteur risque qui joue un rôle important dans le
rééquilibrage des portefeuilles. Cette explication montre l’importance de la
diversification dans la réalisation de la contagion.
ü
La contagion fondamentale
Le travail de Masson présenté précédemment, a mis d’une part
l’accent sur la complémentarité de la contagion auto-réalisatrice (contagion
pure) et les fondamentaux et a montré d’autre part la présence des autres
mécanismes de propagation des crises financières comme la contamination à
travers une dévaluation concurrentielle ou un choc commun (monsoonaleffect).
Forbes et Rigobon (2001) ajoutent à ces deux derniers vecteurs le canal des
liens financiers Kaminsky et Reinhart, (2000) définissent un processus
d’interdépendance qui permet la transmission de la crise dans le cadre d’une
contagion régionale. Cette interdépendance peut, transmettre des chocs locaux
(exemple : choc dans un pays originaire de crise) ou globaux (exemple : choc
mondial) à travers des liens commerciaux ou financiers.
CONCLUSION
Le monde financier a connu
plusieurs crises depuis celle de la tulipomanie, ces crises ont eu une tendance
à être regroupées. La transmission des crises reste un sujet de grand débat sur
le plan académique. Plusieurs travaux ont été présentés, ayant pour objectif de
rechercher les causes et les défaillances à l'origine de ce phénomène.
Mais les crises récentes ne sont pas d'un type nouveau pas seulement d’un nouveau ; elles révèlent une
fragilité de la sphère financière internationale. En effet, dans le contexte
actuel de globalisation, les crises financières ont le plus souvent présenté un
caractère global. C’est la multiplication de ces crises et leurs conséquences
mondiales qui suggèrent l’existence d’une fragilisation du système financière
international.
Suite à l'occurrence de la
crise de subprime qui s'est déclenché aux États unis, l'objectif de cette
recherche était d'analyser les origines et les conséquences de cette crise
ainsi que les mécanismes de sa propagation. On a constaté que cette crise est
principalement une crise de liquidité issue du non application de la
réglementation prudentielle rigide au sein des banques lors de l'utilisation
des nouveaux produits financiers notamment la titrisation des créances, et elle
est due à une grande confiance donnée aux institutions de régulation.
En effet, le Maroc a été touché par la crise
via le canal commercial. Toutefois, le marché financier marocain connaît de
plus en plus d'évolutions et d'intégrations de nouveaux instruments financiers
qu'il y'a lieu de voir leur nouvelle influence sur le degré de dépendance de
celui-ci vis à vis des marchés financiers internationaux en préservant la
stabilité des fondamentaux.
[1]-
En fin d’année 2007, le nombre de crédits
subprimes a été estimé a 10 200 milliards de dollars et concerner près de 6
millions de ménages américains.
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